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ANALYSE

109

L’utilisation de quatrains des Prophéties
hors du contexte centurique

par Robert Benazra

    Un chercheur comme Jacques Halbronn tiendrait donc pour acquis que le phénomène centurique, c’est-à-dire l’émergence des quatrains centuriques, relève de ce qu’il nomme le néo-nostradamisme, qui est d’ailleurs aussi pour lui post-nostradamique, en ce sens qu’il serait posthume, ayant pris son essor quelques années après la mort de Nostradamus sans que ce dernier ait produit la moindre centurie. Mais n’est-ce pas là faire un amalgame de type chronologique entre la cause réelle qui a donné naissance au phénomène centurique et son effet, c’est-à-dire la perception des Centuries auprès des contemporains de Nostradamus, entre la genèse des Prophéties et le développement qui en a résulté bien des années après le décès de leur auteur. Nous ne partageons absolument pas cette thèse qu’on pourrait appeler “négationniste” consistant au mieux à marginaliser le “phénomène Nostradamus”, voire à nier que le principal intéressé dans cette affaire puisse avoir écrit un quelconque quatrain de l’ouvrage qui fut imprimé sous son nom : les Prophéties ne sont pas plus une création ex-nihilo nostradamienne qu’une œuvre écrite par un génial auteur qui aurait souhaité garder l’anonymat - comble de l’humilité - afin que la postérité puisse éventuellement le reconnaître très tardivement.1

   Car il est un fait que même les 126 “quatrains moraux” composés par le toulousain Guy du Faur de Pibrac en 1574, vantés notamment par Montaigne et qui serviront pourtant pendant des années comme ouvrage de référence à l’éducation jusqu’au XVIIIe siècle, n’auront pas la persistance et la même audience que les “quatrains prophétiques” en dix centuries de Michel de Nostredame.

   Il est vrai qu’il y a une pénurie de documents nostradamiens jusque vers les années 1570, mais cela n’autorise nullement le chercheur à émettre des hypothèses systématiques d’exclusion des rares témoignages conservés et à décider arbitrairement de favoriser une période donnée, notamment les productions centuriques sous la Ligue, sous le prétexte un peu facile que la dite documentation est relativement plus abondante autour des années 1590.

   Dans une précédente étude2, nous avions souligné un passage assez révélateur des Prophéties de Couillard, dans lequel l’auteur, étant à la foire d’Orléans, en novembre 1555, se trouva en présence d’un colporteur qui vendait certaines “Prophéties”, “composées partie en prose, & autre partie en carmes tenebreux & obscurs”.3 Nous avions montré qu’il ne pouvait s’agir, dans cette dernière expression, que de quatrains, et pas les 13 quatrains que l’astrologue provençal avait composé pour la première fois en 1554 pour sa Pronostication pour 1555 mais ceux qu’il avait composé pour ses Prophéties en 1555, soit quelques “trois ou quatre cens carmes de diverses ténébrositez”.4

   Par ailleurs, dans L’Androgyn né à Paris le XXI. Juillet M. D. LXX (Paris, Michel Jove, 1570), publié sous le nom de Jean de Chevigny5, on trouve un très remarquable passage, maintes fois souligné, de celui qui fut un proche de Michel Nostradamus :

   “Pource donc que luy mesme [Dorat] confesse qu’il a profité & allegue les carmes d’un Prophete, qui fut Monsieur de Nostradame (auquel en son vivant ay esté fort familier & ami, & duquel j’ay encores riere moy tous les œuvres tant en oraison prose que tournee, que bien tost je mettray en lumière) je vous en ay bien voulu donner ce contentement. C’est le quatrain quarante cinquieme de sa seconde Centurie prophetique, où il dit ainsi,

Trop le ciel pleure. Androgyn procreé
Pres de ce ciel sang humain respandu.
Par mort trop tarde grand peuple recreé.
Tard & tost vient le secours attendu.

   Ce passage, daté du 19 août 1570, nous enseigne que les carmes du prophète Nostredame sont donc bel et bien des quatrains. Dans le premier vers du II, 45 ainsi mis en exergue, le mot “Androgyn” - tout comme dans La Première face du Janus François, 1594, n° 237 - n’a pas l’article défini qu’on retrouvera dans toutes les autres éditions : c’est une empreinte particulière de Jean de Chevigny alias Jean-Aimé de Chavigny.

   Un des arguments de Jacques Halbronn serait le suivant : si le Seigneur du Pavillon Lez Lorriz, parodiant ces “nouvelles prophéties”, n’a pas inséré le moindre exemple des quatrains centuriques de l’édition Macé Bonhomme, c’est que ces derniers n’existaient pas encore. Mais comme la plupart des contemporains du “nouveau prophète” ainsi désigné dans les “médias” de l’époque, parmi les “intellectuels”, Antoine Couillard n’aura pas saisi - rappelons que nous sommes seulement en 1555 - un traître mot des “carmes obscurs” nostradamiens et a préféré se rabattre sur la prose de la Lettre à César, à compréhension plus immédiate. Deux ans plus tard, Laurent Videl ne citera pas lui non plus d’exemple de ces “nouveaux quatrains”, ne serait-ce que ceux tirés de la Pronostication pour 1555, alors qu’il insèrera dans son pamphlet de nombreux extraits de la Préface à César et se contentera de la seule prose nostradamienne insérée dans ces textes. Ce n’est que dans les années 1560, encore timidement, que des auteurs divers, tel ce libraire sans scrupule Barbe Regnault6 ou ce soi-disant “disciple” Mi. de Nostradamus (cf. infra), utiliseront cette innovation de Nostradamus consistant à insérer un quatrain après le titre de leur ouvrage. Il faudra attendre les années 1570, avec cet autre “disciple”, Antoine Crespin Archidamus7, pour noter une utilisation systématique des quatrains centuriques. Puis, rappelons que l’exégèse centurique ne commencera véritablement qu’à partir de 1594, avec le secrétaire particulier de l’astrologue provençal, Jean-Aimé de Chavigny8, près de quarante ans après la parution du premier lot de centuries !

   Essayons de recenser à présent tous ces exemples de première utilisation des quatrains des Prophéties dans un contexte hors centurique.

   Dans sa dernière étude9, J. Halbronn cite le quatrain en page de titre d’un des premiers ouvrages d’un certain “M. Anthoine Crespin dict Nostradamus, de Marseille en Provence” intitulé Prognostication avec ses Présages, pour l’An MDLXXI :

L’ennemy, l’ennemy, foy promise
Ne se tiendra: le captif retourne
Soubs edifice Saturnin trouvé urne
D’or, Capion ravy & puis rendu.

   Le texte crespinien, imprimé à Paris par Robert Colombel, est daté du 1er septembre 1570. Nous avions noté10 que ce quatrain était une combinaison des quatrains centuriques X, 1 et VIII, 29 et nous avions là, semble-t-il, l’état le plus ancien (1570) de fragments des centuries VIII et X, hors du contexte des éditions des Prophéties.

   Dans l’édition Benoît Rigaud-156811, le quatrain X, 1 porte au second vers : les captifs retenus, comme d’ailleurs la plupart des éditions que nous avons consultés. Est-ce que nous avons là une variante introduite par Crespin lui-même, ou bien est-ce que ce dernier a utilisé une édition des Prophéties, comportant les centuries VIII-X, et qui n’est pas parvenue à notre connaissance ?

   Nous l’avons souligné précédemment, cette mode consistant à insérer un quatrain dans le titre même de l’ouvrage a été initiée par Michel Nostradamus lui-même. Si les almanachs pour les années 155812 et 155913 ne nous sont pas parvenus, il est probable que leur frontispice était rédigé comme celui d’une traduction anglaise qui a été conservée : An Almanacke for the years of oure Lorde God 1559, imprimé à Londres par Henri Sutton le 20 février 1559.14 Sur la page de titre se trouve le quatrain général pour l’année 1559 :

Feare, yee, greate pillynge, to passe the sea, to en crease the raygne.
Sectes, holy thinges beyond the sea more polished
Pestylence, hest, fyer, the enseygne of the Kyng/ of Aquilon
To erect a signe of victory, the city Henrispolis.

   Il fut ainsi transcrit par Chavigny :

Poeur, glas, grand pille passer mer, croistre regne,
Sectes, Sacrez outre mer plus polis,
Peste, chaut, feu, Roy d’Aquilon l’enseigne,
Dresser trophée, cité d’HENRIPOLIS.
15

   La première version conservée d’un almanach nostradamien comportant un quatrain en sa page de titre - celui sur l’année - est l’Almanach pour l’an 1561, imprimé à Paris par guillaume le Noir, avec un Privilège daté du 14 octobre 1560.16 Il en sera de même pour les almanachs des années 156217 et 1563.18

   La première contrefaçon d’une telle présentation se trouve dans l’Almanach pour l’an 1563 imprimé à Paris par Barbe Regnault.19 Cet ouvrage - non autorisé - comporte en sa page de titre le quatrain suivant :

Quant le deffault du Soleil lors sera
Sur le plain jour le monstre sera veu
Tout autrement on l’interpretera,
Cherté n’a garde, nul n’y aura pourveu.

   Il s’agit non pas d’un quatrain-présage mais - c’est une première - du quatrain centurique III, 34. Rappelons que le texte de Barbe Regnault ne comporte aucun des quatrains de l’année 1563, mais ceux des années antérieures 1555, 1557 et 1562.

   L’Almanach pour l’an 1565, imprimé à Paris par Thibault Bessault - beau-fils de Barbe Regnault - est également un texte non autorisé et ne comportant aucun des quatrains de l’année. Cependant, on y trouve plusieurs quatrains centuriques, que nous rappelons ci-après.

   Ainsi, le présage pour le mois de juillet 1565 n’est que le quatrain II, 28, dont on a permuté les vers 1-2 et 3-4 :

Loing vaguera par frenetique teste
Et delivrant un grand peuple d’impos,
Le penultiesme du surnom du Prophete
Prendra Diane pour seiour & repos.

   Pour le mois d’août 1565, le présage est inspiré du quatrain I, 59 :

Les exilez transportez dans les Isles
Qui de parler ne seront supportez
Seront conflictz, & mis deux à franchises
Pour le renom qui leur sera portez.

   Pour le mois de septembre 1565, la source du présage est le quatrain I, 23 :

Le leopard au ciel estend son oeil,
Un aigle autour du soleil voit s’esbatre
Et par le monstre que sera le Soleil
Seront nombrez plusieurs gens pour combatre.

   Le présage pour le mois de novembre 1565 est une copie du quatrain I, 36 :

Tard le monarque se viendra repentir,
De n’avoir mis à mort son adversaire :
Mais viendra bien à plus hault consentir,
Que tout son sang à mort fera deffaire.

   Il est par contre intéressant de noter avec Elmar Gruber, qui a eu la chance de consulter cet ouvrage avant sa mise en vente sur le marché20, que les quatrains pour les mois d’octobre et décembre sont empruntés aux centuries V et VI, ce qui tendrait à réduire à néant la thèse de ceux qui pensaient que ces centuries n’ont pu paraître avant 1572, voire peu avant la fin des années 1590.

   Voici le présage attribué à octobre 1565 et qui est une copie du quatrain centurique V, 87 :

Lors que Saturne sera hors de servage,
Leane sera par fleuves inundees
De sang troyen sera son mariage,
Et paix sera aux princes demandees.

   Quant au présage pour décembre 1565, il s’agit d’une imitation du quatrain VI, 24 :

Mars & le sceptre se trouvera conioinct,
Dessouz cancer calamiteuse guerre
Et peu apres le Roy aux princes ioinct,
Sera long temps pacifiant la terre.

   Dans un ouvrage de “M. Anthoine Crespin Nostradamus”, intitulé : Epistre dediée au Tres hault et tres Chrestien Charles IX (...) jusques en l’année 1584 (Paris, Martin le Jeune et Lyon, Benoît Rigaud, 1571), nous relevons, toujours au frontispice, le sixain suivant :

Le neuf Empire en desolation
Sera changé du Pole aquilonaire
De la Sicile viendra l’emotion
Troubler l’emprise à Philip. Tributaire
Le successeur vengera son beau-frère
Occuper regne soubz umbre de vengeance.

   Les quatre premiers vers correspondent au quatrain VIII, 81 et les deux derniers au début du quatrain X, 26.21

   Un autre sixain “centurique” se trouve en exergue de la Démonstracion de Leclipce (sic) lamentable du Souleil que dura le long du iour de la Seint Michel dernier passé 1571... (Paris, Nicolas Dumont, 1571) :

Le Roy de Bloys dans Avignon regner
Une autrefoys le peuple emonepolle
Esleu sera renard ne sounoent mot
Tirannizer apres tout a ung cop
Mectant a pies des plus grans sur la gorge.

   Le premier se trouve en VIII, 38 mais aussi en VIII, 52. Le deuxième verset est aussi en VIII, 38. Les trois derniers versets se trouvent dans VIII, 41.22

   Dans sa dernière étude, J. Halbronn cite “un quatrain, nous dit-il, non recensé dans le canon centurique ni dans les Présages” et qui se trouve, lui aussi en page de titre des Prognostication et amples Predictions pour (...) Mil cinq cens soixante-sept (...) A Monseigneur François Duc d’Alencon, composés par un certain Mi. de Nostradamus.23 L’ouvrage est publié à Paris chez Guillaume de Nyverd et son Privilège est daté du 31 août 1566. En rappelant que Nostradamus est mort deux mois plus tôt, voici donc ce quatrain situé en page de titre d’un ouvrage publié en 1566 :

La forte race Bazanée
Veut ouvrir les portes d’arein :
Mais une heureuse destinée
Rompt le fil de son vain dessein

   Un peu plus loin, J. Halbronn - qui doute fortement d’une publication des Centuries avant 1571 - ajoute, imprudemment : “Si les Centuries avaient existé alors, c’eut été l’occasion d’y puiser”.

   Dès lors, prenons-le au mot !

   Même s’il est vrai que ce “médiocre” quatrain ci-dessus n’est point centurique dans sa forme, on peut cependant trouver dans le second volet des Centuries quelque indice qui laisserait à penser que notre imposteur Mi. de Nostradamus - lequel prendra ultérieurement le nom de Michel Nostradamus le Jeune, à partir de 1570-157124 - a sans doute puisé son inspiration dans les Prophéties du véritable Nostradamus.

   En effet, on peut légitimement se demander si le deuxième vers : Veut ouvrir les portes d’Arein n’est pas inspiré des vers 2 et 3 du quatrain centurique X, 80 : Par force d’armes les grands portes d’arain / Fera ouvrir le roy & duc joignant ?

   Voilà qui peut mettre à mal, une fois de plus, une des thèses chères à J. Halbronn selon laquelle les Centuries ne seraient pas parues pour la première fois avant 1570.

   Pour rester sur le même exercice, rappelons aussi qu’on trouve dans la Pronostication nouvelle pour l’an 1562, imprimée à Lyon, par Antoine Volant et Pierre Brotot25, la fameuse épître dédicatoire à Jean de Vauzelles dans laquelle Nostradamus le félicite d’avoir retrouvé le nom du meurtrier de Henri II :

   “... comme quand j’en mis : Lors que un oeil en France regnera. Et quant le grain de Bloys son amy tuera, [... ] en infiny autres passages. Cela m’a causé une si grande amitié entre nous deux...”

   La citation des deux vers du quatrain III, 55 nous apporte ainsi la preuve qu’un quatrain, dont Nostradamus était l’auteur d’après le sieur de Vauzelle, était connu avant 1561.26

   A l’instar des Prophéties dédiées à la Puissance Divine et à la Nation Française, imprimées à Lyon par François Arnoullet en 157227, le même “M. Crespin Archidamus” va récidiver dans sa Prognostication générale pour l’année 1575, imprimée à Rouen, “Jouxte la copie Imprimée à Lyon par Jean Huguetan”. Il s’agit d’une Epître adressée à “Henry troisiesme de ce nom”, “Roy de France et de Pologne”, envoyée de Venise, “le dernier jour du mois de Juillet 1573 pour l’an 1575 & plus oultre”. Ce texte nous montre une utilisation d’éléments centuriques encore plus parlante que la compilation publiée seize mois plus tôt.28 Voici un extrait significatif de cette longue tirade de versets centuriques accolés les uns autres :

   “Le Roy Gaulois par la Celique dextre, voyant en discord la grande hierarchie, sur les trois parts fera florir son sceptre, Contre la cape de la grand monarchie montera contre un griffon, Viendra le Roy d’Europe accompagné de ceux de l’Aquilon, De rouge & blanc courra grand trouble, troupe allant contre le Roy de Babilon. Le vieux Monarque dechssé de son regne, A l’Orient son secours ira querre, par peu de croix payera son enseigne. La grand cité meridionale, où est le chef de la grand hierarchie va, ta ruine s’aproche, non de tes meurs & de ton cens & substance de femme infame naistra souverain. Prince ou Roy ne fust si pire en son Royaume ou province, conseil dans Avignon sera tenu par Paris desolé, & les grands scirin sasizie d’Avignon & de plusieurs villes d’Espagne & Italie & Aragon, les Navarrois de ce faict seront occasion, l’espie par lettres fera si horrible coche, fer poinctu mis à tous les soubstenants jusques au manche. Avant ce temps le tout fera rangé, en brief de temps nous esperons un siecle bien senestre, de l’estat de masques dessus bien changé, peu trouverons qu’à son rang veulent estre. Car siecle approche de renouvellation, & les abus vont venir en confusion, & y aura plusieurs d’iceux qui feront leur souppes maigres par emotion populaire.”

   On peut relever dans ce texte une juxtaposition de plusieurs quatrains complets tels II, 69 - X, 86 - X, 65 et II, 10, puis de vers tirés des quatrains III, 47 - X, 9 - III, 93 - IX, 41 - X, 65 - I, 16.

   Dans son ouvrage intitulé : Au Roy. Epistre et aux autheurs de disputation sophistiques de ce siècle (Paris, Gilles de S. Gilles, 1577), Crespin Archidamus introduit ainsi son texte adressé “A messieurs de la Ville Cité, & Université de Paris” :

Flambeau ardent au Ciel, soir à esté veue
Famine, glaive, tard secours pourveuë
Apres avoir Espagne superée.
Feu sang, verse, eaue du sang coulourée
Grand feu du Ciel, en troys nuctz tombera.
Bien peu apres la terre tremblera
Sa main derniere par alme sanguinaire
Entre deux fleuves craindre main militaire

   Ce huitain, à la sauce crespinienne, a été composé avec deux vers alternés de chacun des quatre quatrains centuriques suivants : II, 96 - VI, 38 - I, 46 et VI, 33. Ce huitain est des plus remarquables pour notre propos. En effet, si en 1572, Crespin semblait ignorer l’existence des centuries V, VI et VII, comme l’a montré J. Halbronn29, il apparaît qu’avant 1577, il avait connaissance d’au moins deux quatrains de la centurie VI !

   Puis, cinq lignes plus loin, Crespin cite ce quatrain inspiré du célèbre I, 1 :

Que moy estant ravy en mon secret estude
Et reposant tout seul sur la selle d’aerain
Un exigu flambe en sortant de solitude
Me faict dire cecy que ne croyrez en vain.

   Rappelons que dans ses Prophéties dédiées à la Puissance Divine de 1572, Crespin avait placé ce quatrain en tête de son adresse au Roi Charles IX, mais en disposant les versets les uns à la suite des autres :

   “Estant assis de nuict secret estude, seul reposé sur la selle d’arain, flambe exigue sortant de solitude, faict proféré qu’il n’est à croire à vain.”

   Rappelons également que dans son Almanach et amples Prédictions pour l’an (…) 1582, imprimé à Paris chez Claude de Montroeil en 1582, Marc Coloni cite notamment les quatrains V, 65 - IV, 75 et IV, 78. Ainsi, la centurie IV complète - ou avec un nombre de quatrain supérieur à 53 - ne fut pas imprimé à la fin des années 1590 comme le pense J. Halbronn !

   En ce qui concerne la fameuse édition parisienne des Prophéties publiée par Barbe Regnault et datée de 1560, signalée par Brunet30, il me semble que J. Halbronn31, a mal interprété, à la fois la notice de Daniel Ruzo, lorsque ce dernier écrit : “Exemplaire disparu, cité par Brunet. Connu par les copies de 1588 et 1589”32 et celle de Michel Chomarat : “(…) Ruzo 38 (“Exemplaire disparu, connu par les copies de 1588 et 1589”)”.33 Nous avons d’ailleurs noté34 que cette édition, aujourd’hui disparue, n’est pas une invention de D. Ruzo, un exemplaire ayant été vendu 12 sols à la vente Gersaint de 1750, Brunet nous ayant précisé que cette édition contenait 7 centuries et qu’à la fin du livre se trouvait la date de 1561. A défaut d’en connaître le contenu, nous avions supposé, avec Ruzo, que cette édition était celle dont avaient pu se servir les éditions parisiennes de 1588 et 1589, puisque ces dernières avaient en leur page de titre deux formules identiques que l’on ne retrouvait nulle part ailleurs, après la formule classique depuis 1557 : “Dont il y en a trois cens qui n’ont encores esté imprimées”, à savoir : “lesquels sont en ceste présente édition” et “Reveuës & additionnées par l’Autheur, pour l’An mil cinq cens soyxante & un, de trente neuf articles à la dernière Centurie”. Cependant, nous pensons que cette édition de 1560-1561, qui ne fut pas une édition “autorisée”, fut diffusée par une libraire, Barbe Regnault, dont on connaît aujourd’hui nombre de contrefaçons qu’elle avait mis en circulation à cette époque précise et qu’il ne s’agit pas de faux antidatés.

   Il nous semble que J. Halbronn a tendance à confondre, voire à manipuler allègrement les chronologies, à travailler à rebours en quelque sorte toujours dans un but de démystification du texte prophétique. Dans une de ses études35, il prends, par exemple, ce texte biographique de Jean-Aimé de Chavigny36, daté de la fin du XVIe siècle (1594) et reproduit dans de nombreuses éditions au cours du XVIIe siècle, et il voudrait que le “Bref Discours”, soit paru, pour la première fois, dans une première édition - posthume - des Prophéties. Dès lors, si les Centuries ne sont pas de Michel Nostradamus, comme l’a affirmé J. Halbronn dans une précédente étude37, pourquoi cette “Vie sommaire de l’auteur” en tête des Centuries ?

   A la mort de Nostradamus, peu de personnes connaissaient son itinéraire biographique, et seul un parent proche (son frère Jean ou sa femme Anne Ponsard, mais pas César qui n’avait que 12 ans au décès de son père) ou un familier proche (Jean de Chevigny devenu Jean-Aimé de Chavigny) aurait pu composer ce “Bref Discours” contenant de nombreux détails que son auteur n’a pu recueillir que par des indiscrétions orales de Nostradamus lui-même, peu enclin, par ailleurs, à dévoiler certains épisodes de sa vie, et qu’on ne retrouve pas d’ailleurs dans son “Traité des Fardements et Confitures”.

   Nous sommes cependant d’accord avec J. Halbronn, quant à la date de “rédaction” de cette notice biographique. Elle aura été écrite peu de temps après la mort de Nostradamus, au tout début des années 1570, lors de l’élaboration du Recueil des présages prosaïques, lequel ne prendra corps qu’une vingtaine d’années plus tard.

   Une tendance ou manie systématique de tous les commentateurs et interprètes est souvent de faire dire à un verset nostradamien ce qu’il ne voulait absolument pas dire, et pour cela, on n’hésite pas à changer un mot pour en mettre un autre à la place et qui conviendrait mieux à leur démonstration. Les plus savants d’entre eux participent aussi à ce manège qui flirte avec la contrefaçon, par exemple notre ami Jacques Halbronn.

   Prenons les versets 2 et 3 du fameux quatrain IV, 46 :

Garde toy Tours de ta proche ruine
Londres & Nantes par Reims fera défense

   Pour J. Halbronn, les villes de Tours, Nantes et Reims peuvent parfaitement s’expliquer, en rapport bien évidemment avec sa thèse dont nous avions déjà longuement parlée. Seulement, il y a un hic ! Que vient faire la ville de Londres dans cette galère, ce qui casse quelque peu la brillante démonstration de notre historien. Que cela ne tienne : “Londres…, nous dit-il, pourrait être une corruption d’Orléans qui en est un quasi anagramme avec les mêmes consonnes : L,O, N, R, E, S, avec le A au lieu du D.”38 On balaye ainsi d’un revers de plume la moindre difficulté linguistique ! J. Halbronn opère de même avec le nom de la ville de Reims, “anagramme de Saumur, autre ville sur la Loire : trois consonnes sont communes : SMR, placées dans l’ordre inverse (RMS)” !

   Dans un autre de ses articles39, J. Halbronn est assez expéditif en qualifiant notamment notre travail : “ceux qui dressent des bibliographies en s’appuyant sur les dates figurant sur les éditions”. Bien que le RCN remonte à plus de 14 ans, nous ne pensons pas avoir été aussi naïf que voudrait le faire croire l’historien des textes, les exemples ne manquant d’ailleurs pas concernant tous les textes antidatés que nous avons replacé chronologiquement, sans nous soucier particulièrement des dates figurant sur les frontispices.

   Contrairement à ce qu’a écrit J. Halbronn40 nous n’avons jamais dit que la version Besson des épîtres centuriques était un faux, mais que nous étions en présence d’une copie tardive tronquée et retouchée des Lettres à César (1555) et à Henri II (1568), dernières épîtres que nous considérons comme authentiques, si on excepte bien évidemment les éventuelles fautes et coquilles inévitables dues à leur restitution imprimée.

   Dans le même article, J. Halbronn affirme que la date du Ier mars 1555 de l’Epître à César doit en fait correspondre à 1556, puisque “l’année alors changeait à Pâques”. Cet argument ne tient pas. Tout d’abord, à cette époque même, cette pratique était loin d’être une généralité et ensuite, nous avons apporté plusieurs preuves justement que la Lettre à César a bien été publiée en 1555. Notamment, A. Couillard, qui a parodié, sans l’ombre d’un doute, le texte de cette Lettre signe son pamphlet, intitulé par singerie : Prophéties, des 4 et 5 janvier 1555, soit effectivement ici, les 4 et 5 janvier 1556 (nouveau style) : la Lettre à César n’est donc pas datée du 1er mars 1556.41

   On ne suivra pas non plus J. Halbronn dans son autre hypothèse : “On ne peut exclure que ce Mi. de Nostradamus et Antoine Crespin Nostradamus ne fassent qu’un”. Il nous semble que l’historien des textes n’a point compris notre petite dissertation concernant Mi. de Nostradamus, un imposteur qui commence à sévir dès 1564. Ainsi que nous l’avions expliqué dans le RCN42, il s’agit ici d’une histoire rocambolesque, d’une méprise de plusieurs auteurs anciens, notamment de François de La Mothe Le Vayer (1588-1672) - lequel avait d’ailleurs confondu ce Mi. de Nostradamus avec César, le véritable fils de Nostradamus - et du calviniste Agrippa d’Aubigné (1552-1630) - lequel rapporta une petite historiette l’attribuant à un fils de Nostradamus -, ce qui donna naissance assez rapidement à une thèse accréditée d’ailleurs par le biographe Etienne Jaubert dans ses Eclaircissements (1656) et adoptée comme tel par nombre d’auteurs ultérieurs. Ensuite, désigner comme un seul et unique personnage ces deux imposteurs, Mi. de Nostradamus et Antoine Crespin, ne résiste pas à l’analyse. Le nom de Mi. de Nostradamus semble disparaître de la littérature après 1568 et apparaît dès lors un Michel Nostradamus le Jeune - dont nous avions démontré qu’il s’agissait d’ailleurs du même personnage, usant d’une signature identique dans le graphisme43 - qui publiera ses livrets jusqu’en 1575. Quant à Crespin, il débutera ses publications en 1570, sous le nom d’Antoine Crespin dit Nostradamus, puis l’année suivante, il deviendra tout simplement Antoine Crespin Nostradamus et enfin, à partir de 1573, il s’intitulera Crespin Archidamus jusqu’à sa dernière publication en 1590, et cela, parallèlement aux publications de Mi. de Nostradamus le Jeune. Par ailleurs, dans une introduction à son texte intitulé : Au Roy. Epistre et aux autheurs de disputation sophistiques de ce siècle, imprimé à Paris par Gilles de S. Gilles en 1577, Crespin Archidamus s’en prend à certains de ses confrères astrologues comme “Nostradamus le jeune & Florent de Crolz & autres faulx noms inventez”. Ainsi, les “œuvres” de Mi. de Nostradamus et de Crespin se chevauchent et leurs auteurs ne peuvent être confondues. Alors que Mi. de Nostradamus reste plutôt sobre dans son “usurpation”, Antoine Crespin est d’abord “Conseiller, Médecin & Astrologue ordinaire de sa Majesté”, puis “Conseiller, Médecin & Astrologue ordinaire du Très-Chrétien Roy de France” ou encore “Seigneur de la Haute Ville, Docteur & Conseiller, Astrologue ordinaire dudit Roy & de la Royne, princesse de Savoie, & de monsieur l’Admiral de ce Royaume”, mais à partir des années 1580, il ne deviendra plus qu’un simple “Astrologue ordinaire du Roy” : tous ces médiocres pseudo-nostradamus n’étaient décidément pas à la hauteur, eux qui avaient copié servilement les Centuries et se voulaient les disciples “non autorisés” du Maître !

   Lorsqu’on examine la bibliographie de tous les ouvrages imprimés à Lyon peu de temps après la mort de Nostradamus, disons de 1566 à 1570, on s’aperçoit que le libraire Benoît Rigaud a consacré de nombreux opuscules de toutes sortes, et d’ailleurs spécialement en 1568. On a le sentiment que cet imprimeur fut très éclectique dans ses productions, édita et réédita toutes sortes de textes, et les Prophéties ne furent qu’un ouvrage parmi tant d’autres, auquel il n’accorda aucune attention particulière. On peut même se demander ce livre a bénéficié d’une quelconque autorisation. Sur la page de titre des Prophéties de M. Michel Nostradamus que le libraire lyonnais publia en 1568, il est indiqué “Avec permission”, mais on ne trouve aucun permission ou privilège, contrairement à l’édition 1555 chez Macé Bonhomme. Le fait que l’édition Benoît Rigaud ne soit pas une édition autorisée milite paradoxalement en faveur de son authenticité. B. Rigaud reproduit vraisemblablement une édition antérieure qui ne nous ait pas parvenue. Quoi d’étonnant d’ailleurs, quand on pense qu’il ne subsiste aujourd’hui que deux exemplaires des Prophéties de 1555 - peut-être trois, avec cet exemplaire privé ayant appartenu au libraire parisien M. J. Thiébaud44 - et trois exemplaires de l’édition 1557 - un exemplaire identique à celui de Budapest se trouve à Moscou. Quant aux éditions lyonnaises de 1568, nous en avons recensé une bonne vingtaine.

   Il faut bien comprendre que tous ces petits livres nostradamiens de colportage n’ont pas eu de grands tirage, et les Prophéties encore moins que les pronostications et almanachs comme l’a montré récemment un chercheur bordelais, Gérard Morisse, dont on attend prochainement un article sur l’authenticité de l’édition Antoine du Rosne de 1557.

   Nous savons que Macé Bonhomme, éditeur des quatre première centuries nostradamiennes en 1555, avait imprimé, trois ans auparavant, un ouvrage intitulé Les considérations des quatre mondes de Guillaume de La Perrière, comportant justement quatre centuries de quatrains. Certains ont pensé à juste titre qu’il y avait là une des raisons de la publication par Nostradamus de seulement quatre centuries.

   Par ailleurs, on a attribué à l’imprimeur Jean de Tournes45 une édition des Prophéties en dix centuries par Michel Nostradamus, datée de 1558.46 On pourrait se demander, si cette attribution n’est pas conforme à la réalité, pourquoi ce libraire lyonnais a été désigné comme auteur des Centuries. Est-ce parce que le même imprimeur fut à l’origine, en 1553, des Quadrins historiques de la Bible et de sa suite, les Quadrins historiques d’Exode, ouvrages dans lesquels on trouve un quatrain sous chaque événement biblique figuré par une gravure ?47

   Cette thèse de J. Halbronn, identifiant Antoine Crespin et Guy du Faur de Pibrac, nous semble assez curieuse. A notre avis, il y a peu de chance qu’il s’agisse d’un seul et même personnage. Premièrement, nous savons que le poète moraliste, auteur des “Quatrains” en 1574, décède en 1584 à l’âge de 56 ans, après une longue maladie, alors que Crespin Archidamus compose encore une “Prophétie merveilleuse” le 20 mars 1589.48

   Dans un avant-propos à l’édition des Documents inexploités de J. Halbronn, nous avions noté que si Antoine Crespin Archidamus semblait effectivement ignorer, en 1572, l’existence des centuries V, VI et VII, cela ne pouvait signifier que deux choses : il ignorait tant l’existence des éditions Antoine du Rosne de 1557 que celle des éditions Benoît Rigaud en deux parties de 1568. En fait, nous pourrions aller plus loin dans notre réflexion :

      1/ Crespin avait connaissance des centuries I à IV. Il est intéressant de noter pour chaque centurie, le numéro d’ordre des quatrains utilisés et plus particulièrement le plus fort. Nous avons ainsi pour les centuries I, II, III et IV respectivement les numéros 99, 100, 91 et 36. Tout ce qu’on peut déduire du “tirage au sort” Crespinien dans ces centuries, c’est que l’auteur des Prophéties dédiées à la puissance divine et à la nation française a sans doute opéré sa sélection dans l’édition Macé Bonhomme de 1555, laquelle comportait seulement 53 quatrains à la IVe centurie.

      2/ Crespin avait connaissance des centuries VIII à X, vraisemblablement complètes. En effet, car comme pour précédemment, nous avons pour les centuries VIII, IX et X respectivement les numéros d’ordre 99, 100 et 64. On pourrait éventuellement en déduire que Crespin a utilisé une édition comportant seulement les centuries VIII à X, par exemple la seconde partie de l’édition Benoît Rigaud de 1568, publiée sans doute séparément comme le suggère fortement la double pagination de cette édition, mais pas nécessairement chez Benoît Rigaud.

   Ainsi, l’édition crespinienne de 1572 milite fortement en faveur d’une édition séparée des centuries VIII à X, et pourquoi pas dès 1558, et qui aurait été plus ou moins oubliée après le décès accidentel du roi de France Henri II à qui était dédié ces trois dernières centuries.

Robert Benazra
Feyzin, le 21 mai 2004

Notes

1 Cf. “Le néonostradamisme en France et en Italie, dans les années 1560”, Analyse 107. Retour

2 Cf. “Les premiers garants de la publication des Centuries de Nostradamus ou la Lettre à César reconstituée”, Analyse 34. Retour

3 Cf. Antoine Couillard, Les Prophéties..., Paris, Antoine le Clerc, 1556, fol. B1r. Retour

4 Cf. Couillard, op. cit., fol. E2v. Retour

5 Cf. RCN, pp. 95-97. Retour

6 Cf. son Almanach pour 1563. Voir RCN, pp. 58-59. Retour

7 Cf. J. Halbronn, Documents inexploités sur le phénomène Nostradamus, Feyzin, Ramkat, 2002. Retour

8 Cf. La Première Face du Janus François, Lyon, les héritiers de Pierre Roussin, 1594. Retour

9 Cf. son article “Le néonostradamisme en France et en Italie, dans les années 1560“, Analyse 107. Retour

10 Cf. RCN, pp. 94-95. Retour

11 Cf. Réédition Michel Chomarat, 2000, p. 209. Retour

12 Cf. RCN, pp. 19-21. Retour

13 Cf. RCN, pp. 27-29. Retour

14 Cf. RCN, pp. 29-30 et Bernard Chevignard, Présages de nostradamus, Seuil, 1999, pp. 461-463. Retour

15 Cf. Chavigny, La Première Face..., 1594, p. 46. Retour

16 Cf. RCN, pp. 42-44. Retour

17 Cf. RCN, pp. 47-50. Retour

18 Cf. RCN, pp. 55-58. Retour

19 Cf. RCN, pp. 58-59. Retour

20 Cf. Dr. Elmar R. Gruber, “Reconsidering the ‘Nostradamus Plot’ (New Evidence for the Critical Evaluation of the Chronology of the Editions of the ‘Prophéties’)”, Site du CURA. Retour

21 Cf. RCN, p. 100. Retour

22 Cf. RCN, p. 100 Retour

23 Cf. RCN, p. 78. Retour

24 Cf. RCN, pp. 97-98. Retour

25 Cf. Michel Chomarat et Jean-Paul Laroche, Bibliographie Nostradamus, XVIe-XVIIIe siècles, Baden-Baden, 1989, notice 49 et RCN, p. 50. Retour

26 Cf. Notre article “La thèse du complot des Centuries à l’épreuve de la critique”, Analyse 77. Retour

27 Cf. J. Halbronn, Documents inexploités..., Feyzin, 2002. Retour

28 Cf. J. Halbronn, “Signification du nombre de quatrains des trois centuries “incomplètes” (IV, VI, VII)”, Analyse 81. Retour

29 Cf. ses Documents inexploités..., Ramkat, 2002. Retour

30 Cf. Supplément au Manuel du Libraire, t. II, col. 36. Retour

31 Cf. “Réflexions sur les avatars des quatrains centuriques aux XVIe et XVIIe siècles” Volet 2, “Quatrains manquants et éditions censurées”, Analyse 96. Retour

32 Cf. Testament de Nostradamus, Monaco, Le Rocher, 1982, pp. 355. Retour

33 Cf. Bibliographie Nostradamus, n° 47, p. 35. Retour

34 Cf. RCN, p. 52. Retour

35 Cf. “Genèse et fortune du Brief Discours sur la vie de Michel Nostradamus”, Analyse 93. Retour

36 Nous sommes persuadé qu’il existe un texte plus ample de cette notice biographique, “dont nous avons parlé plus amplement en un autre discours sur la vie de ce mesme Auteur”, nous dit Chavigny (Janus Gallicus, p. 7) et dont on retrouvera peut-être un jour la trace. Retour

37 Cet auteur se demande “si les Centuries ne sont pas d’abord parues sous le nom de Mi. De Nostradamus (le Jeune)” ? Puis, plus loin, il écrit : “On ne peut donc exclure que des Centuries soient parues du vivant de MDN [Michel de Nostredame] mais sous le nom de Mi. De Nostradamus.” Voir “La carence nécrologique des éditions des Centuries datées de 1568”, Analyse 53. Retour

38 Cf. “Nostradamus, entre géographie et histoire”, Analyse 103, 2ème volet : “Les quatrains ligériens et les événements de 1562”. Retour

39 Cf. “Orientations et limites de la nostradamologie”, Analyse 105. Retour

40 Cf. son article “Le néonostradamisme en France et en Italie, dans les années 1560“, Analyse 107. Retour

41 Cf. Les premiers garants de la publication des Centuries de Nostradamus ou la Lettre à César reconstituée, Analyse 34. Retour

42 Cf. aussi notre édition de l’Abrégé de la vie et de l’histoire de Michel Nostradamus par Palamède Tronc de Coudoulet, Feyzin, 2001, pp. 9-11. Retour

43 Cf. RCN, pp. 97-98. Retour

44 Cf. Michel Chomarat, Bibliographie lyonnaise des Nostradamus, Centre Vultuel du Buenc, 1973, p. 2 nc. Retour

45 Cf. Alfred Cartier, Bibliographie des éditions des De Tournes, Paris, tome 2, p. 473. Retour

46 Cf. RCN, pp. 37-38. Retour

47 Rappelons que ces deux livrets seront réédités ensemble en 1555. Retour

48 Cf. RCN, pp. 127-128. Retour



 

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